Une agression physique est un acte de violence qui porte atteinte à l’intégrité corporelle d’une personne. Que vous soyez victime ou témoin, il est important de savoir comment réagir face à cette situation traumatisante. Cet article vous guide pas à pas dans les démarches à suivre pour assurer votre sécurité, obtenir une prise en charge médicale et psychologique, et engager des poursuites judiciaires contre votre agresseur.
Réagir immédiatement pour se protéger et alerter les secours
Si vous êtes victime d’une agression physique, votre priorité est de vous mettre en sécurité. Éloignez-vous de votre agresseur dès que possible et trouvez un endroit sûr. Si la situation présente un danger grave et immédiat, n’hésitez pas à appeler Police Secours en composant le 17. Décrivez précisément les faits et donnez votre localisation pour faciliter l’intervention des forces de l’ordre.
En tant que témoin d’une agression, vous pouvez jouer un rôle crucial. Si vous vous sentez en mesure d’intervenir sans vous mettre en danger, faites-le de manière proportionnée en tentant d’interrompre l’agression ou en attirant l’attention des autres témoins. Apportez un soutien moral à la victime en lui exprimant votre empathie et votre solidarité. Proposez-lui de l’accompagner dans ses démarches si elle le souhaite.
Bon à savoir : En tant que témoin, vous pouvez rédiger une attestation écrite relatant les faits dont vous avez été témoin. Ce document pourra servir de preuve lors de la procédure judiciaire.
Consulter un médecin pour constater les blessures
Après une agression physique, il est primordial de consulter rapidement un médecin, même si les blessures semblent superficielles. Le certificat médical établi par le praticien sera une pièce essentielle pour la procédure judiciaire. Il détaillera la nature des lésions, leur gravité et la durée de l’incapacité totale de travail (ITT) qui en résulte. Pensez à déclarer au médecin l’origine des blessures pour qu’il les consigne dans le certificat.
Exemple : Sophie a été agressée par son ex-conjoint qui l’a violemment poussée contre un mur. Bien qu’elle n’ait que des bleus, elle se rend aux urgences pour faire constater ses blessures. Le certificat médical mentionne une ITT de 3 jours, ce qui lui permettra de caractériser les violences comme un délit.
Au-delà des soins physiques, une prise en charge psychologique est souvent nécessaire pour surmonter le traumatisme subi. Les associations d’aide aux victimes comme France Victimes ou le CIDFF (Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles) proposent un accompagnement personnalisé par des professionnels formés. Elles peuvent vous orienter vers des thérapeutes spécialisés et vous épauler dans vos démarches administratives et juridiques.
A noter : Pensez à photographier vos blessures apparentes. Ces images pourront servir de preuves complémentaires au certificat médical.
Déposer plainte pour engager des poursuites pénales
Si vous êtes victime d’une agression physique, vous pouvez déposer plainte auprès du commissariat de police ou de la gendarmerie de votre choix. Vous pouvez également adresser un courrier au procureur de la République. La plainte permettra de déclencher une enquête pour identifier et interpeller votre agresseur. Selon la gravité des faits, l’agression sera qualifiée de contravention, de délit ou de crime au regard du Code pénal.
- Contravention (violences légères sans ITT) : jusqu’à 1 500 euros d’amende
- Délit (violences ayant entraîné une ITT inférieure ou égale à 8 jours) : jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende
- Crime (violences ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours, mutilation, viol…) : jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle
Même si les violences sont légères et n’ont pas entraîné d’ITT, il est important de les signaler. Le dépôt de plainte reste possible et peut dissuader l’agresseur de récidiver. Vous disposez d’un délai de 6 ans à partir des faits pour déposer plainte s’il s’agit d’un délit, et de 10 ans pour un crime.
En plus du dépôt de plainte, vous avez la possibilité de vous constituer partie civile. Cette procédure vous permet de demander réparation pour le préjudice subi et d’accéder au dossier pénal. Vous pouvez également citer directement l’agresseur à comparaître devant le tribunal si vous connaissez son identité et que les violences n’ont pas entraîné d’ITT supérieure à 8 jours. Un avocat peut vous aider dans ces démarches et vous représenter lors du procès. Si vos ressources sont limitées, vous pouvez bénéficier de l’aide juridictionnelle.
Exemple : Karim a été roué de coups par un groupe d’individus en sortant d’une boîte de nuit. Bien qu’choqué et hésitant, il finit par se rendre à la gendarmerie pour porter plainte 5 jours après les faits. Les enquêteurs visionnent les caméras de vidéosurveillance et identifient les agresseurs qui seront jugés pour violences aggravées en réunion.
Se reconstruire grâce à un accompagnement sur mesure
Être victime d’une agression physique est une épreuve déstabilisante qui peut laisser des séquelles durables. En parallèle du volet judiciaire, il est essentiel de se faire aider pour surmonter le psychotraumatisme. Plusieurs dispositifs existent :
- Les associations spécialisées dans l’accompagnement des victimes comme France Victimes, la Fédération Nationale Solidarité Femmes ou l’INAVEM
- Les consultations psychotraumatiques proposées par les hôpitaux
- Les groupes de parole entre victimes
- Les thérapies individuelles avec des psychologues formés
En cas de violences conjugales, des hébergements d’urgence et des ordonnances de protection peuvent être mis en place pour éloigner le conjoint violent. Les victimes étrangères bénéficient de droits spécifiques pour obtenir ou renouveler leur titre de séjour. La loi les protège.
N’hésitez pas à solliciter de l’aide, même longtemps après l’agression. Les professionnels sont là pour vous écouter avec bienveillance et vous aider à vous reconstruire. En brisant le silence, vous faites un pas vers la guérison.
Exemple : Camille a été agressée sexuellement par un collègue lors d’un séminaire d’entreprise. Elle a porté plainte mais l’enquête n’a pas abouti. Deux ans après les faits, elle ressent toujours un mal-être et des difficulties relationnelles. Elle se décide à contacter une association qui l’oriente vers un thérapeute et un groupe de parole. Ce suivi lui permettra peu à peu de se sentir mieux et de reprendre confiance en elle.
Bon à savoir : Vous pouvez demander une indemnisation, même si l’auteur n’a pas été condamné ou est insolvable, en saisissant la Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions (CIVI).
Être victime d’une agression physique est une expérience traumatisante qui bouleverse le quotidien. En connaissant vos droits et les démarches à entreprendre, vous posez les jalons d’une reconstruction progressive. N’attendez pas pour solliciter de l’aide auprès de vos proches et des nombreux professionnels qui se tiennent à vos côtés pour vous accompagner. Chaque parcours de guérison est unique, laissez-vous le temps de reprendre pied.
L’essentiel à retenir
- En cas d’agression, mettez-vous en sécurité, alertez les secours (Police Secours – 17) et consultez rapidement un médecin pour faire constater vos blessures sur un certificat médical.
- Déposez plainte au commissariat ou à la gendarmerie pour déclencher une enquête. Vous pouvez vous constituer partie civile pour demander réparation. Les violences peuvent être qualifiées de contravention, délit ou crime selon leur gravité.
- Faites-vous accompagner par des professionnels (associations d’aide aux victimes, psychologues…) pour surmonter le traumatisme et entamer une reconstruction progressive à votre rythme. Vous n’êtes pas seul(e).